Pourquoi opter pour un jouet non genré et quels bénéfices pour nos enfants ?

23 avril 2024
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10 minutes
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Du bleu et des tractopelles pour les garçons. Du rose pailleté et des poupées pour les filles. Pfff… On en a un peu ras les couettes, nous. Pas vous ? Heureusement, la question fait réfléchir et commence à faire bouger les lignes. Parce que, bon, si le problème s’arrêtait aux jouets, ce serait (quand même) dommage, mais pas dramatique. Or, le souci, c’est que ça va beaucoup plus loin que ça. Parce que, pour nos enfants, les jouets, c’est la vie ! Or, cette vie-là est façonnée par les jeux, le choix des jouets et la manière de jouer. Challenge. Puisque dans le fond on ne peut pas s’attendre à ce qu’un enfant qui n’a jamais touché une poupée ou une boîte à outils s’intéresse ensuite à tel ou tel corps de métier. Vous voyez, ça va bien plus loin que ce qu’on s’imagine souvent, et la question du genre dépasse les frontières de la cour de récré ou de la salle de jeux. Mais c’est quoi, d’ailleurs, le genre, et quel rapport avec le sexe, les stéréotypes ou les jouets ? Comment faire fi des préjugés ? Quel jouet non genré choisir et pourquoi donc ? Pas de panique, on vous aide à naviguer au sein de ces questions cruciales et passionnantes. 

Les stéréotypes de genre, c’est quoi ?

Si vous nous connaissez un peu, vous savez à quel point la dichotomie princesses-pirates nous fatigue. Vade retro les catalogues de jouets sexistes… Le jouet genré, très peu pour nous ! Nous, on rêve d’un monde où livres, jeux et jouets seraient parfaitement neutres et égalitaires. Alors, on s’est dit qu’on allait remonter le fil pour vous expliquer pourquoi c’est si important, pour nous, mais aussi pour vos enfants. On va donc commencer par démêler : sexe, genre et stéréotypes, même combat ? Pas tout à fait, voyez-vous. 


Le sexe, c’est purement biologique. Un beau jour votre enfant naît fille ou garçon, et jusque là, rien à redire. C’est une question de gènes, d’un mélange savant de chromosomes, d’hormones et d’anatomie. Et on n’y peut rien !
Le genre, c’est une construction sociale. Qui se traduit par le fait de se conformer à ce qu’on attend d’une petite fille ou d’un petit garçon. Et plus tard d’une femme ou d’un homme. Or, on est assez peu libres de nos choix, en général (amoureux de la philo, bonjour 😜). Et que se passe-t-il donc ? Et bien on se conforme aux attentes liées au féminin ou au masculin sans même y penser. Ou on fait voler en éclats les carcans étouffants. C’est selon. (Essayez si vous le souhaitez, vous verrez, c’est libérateur !)

Les stéréotypes, ça a à voir avec les croyances. Ce sont des généralisations, qu’on se partage comme du bon pain et qu’on se refile comme des microbes. Et comme rien n’est tout noir ou tout blanc, les stéréotypes ont leur utilité : ils nous permettent de naviguer dans ce monde. D’en baliser nos perceptions. C’est une lecture du monde, oui, mais une lecture rapide (et franchement en diagonale !) Alors de temps en temps, ce n’est pas si mal de revoir nos jugements… et de proposer un jouet non genré à nos bambins, très réceptifs. Ou, soyons fou, de leur lire des livres non genrés !

Le poids du genre

Pourquoi le genre a-t-il autant de poids ? Et bien parce que la société lui en a beaucoup donné et qu’on a fini par en faire des caisses. C’est drôle, mais figurez-vous qu’avant le 19e siècle, l’état civil se fichait royalement que vous soyez femme, homme ou autre ! La mention du sexe biologique fait son entrée sur les documents officiels uniquement pour des raisons pratiques, et jusque là, après tout, pourquoi pas.
Le petit souci, c’est qu’on n’en est pas restés aux deux petites cases « femme », « homme » des documents réclamant la civilité des gens pour éviter les quiproquos et les fraudes. Non. On a dérapé. Enfin, la société nous a fait déraper ! Mais qui aurait pu imaginer que deux siècles plus tard on en serait rendu à faire des gender reveal dès la première échographie de grossesse ? Hein ? On se le demande ! Or, célébrer le sexe biologique d’un fœtus à grand renfort de rose ou de bleu… il n’y a pas mieux pour le genrer. Ou pour enfermer dans une case ce futur enfant tant désiré et déjà stéréotypé. D’autant que, de nos jours, les jouets du commerce sont conçus pour un genre ou pour l’autre. Et autant vous dire qu’il n’y a pas de passerelle entre ces deux mondes ! 

Dès 2 ans, votre enfant est capable de faire le distinguo entre une fille et un garçon, une femme et un homme. Mais aussi d’assigner à chaque catégorie des objets, des attitudes, des métiers… Des attentes

Comment faire pour s’éloigner des stéréotypes et des préjugés ?

Le monde dans lequel on vit nous a biberonné aux stéréotypes depuis le berceau. En découlent des préjugés, dont on est plus ou moins conscients. Or, pour aider nos enfants à grandir sans stéréotypes et leur offrir une éducation non genrée favorisant l’égalité et la mixité, il y a un peu de boulot ! Pourquoi ? Et bien parce que ce n’est malheureusement pas notre modèle par défaut. Que l’éducation égalitaire se choisit. Et que, clairement, la société de consommation n’est pas prête à nous emboîter le pas. C’est bien dommage, parce qu’au départ le jouet non genré ne faisait pas débat, rose et bleu se tiraient moins la bourre. Bref, les enfants étaient plus libres dans le jeu. 

 

Alors, c’est à nous, parents, de prendre les devants. D’offrir à nos Minis tout un panel de jeux et de jouets. De dépasser nos croyances limitantes. De montrer à nos enfants qu’ils peuvent jouer avec ce qui leur plaît. Pour plus tard devenir ce qu’ils veulent. Et, point bonus pour la mise à mort des stéréotypes, elle vous offre la chance incroyable de voir fleurir votre enfant, de découvrir qui il ou elle est vraiment, sans compromis. Mais comment on fait, concrètement ? On s’ouvre aux idées qui ne coulent pas de source, on questionne, on s’interroge et, surtout, on lâche du lest à nos enfants curieux, trop contents d’aller explorer les limites (du jardin, du genre.) (De notre patience, aussi… 😅).

Le jouet non genré, pour un peu plus de liberté

Fut un temps (pas si lointain d’ailleurs), une publicité Lego montrait un enfant en pleine construction grâce aux petits blocs en plastique coloré qu’on ne présente plus. On est à vue de nez dans les années 70 ou 80. Rien qui ne crie « fille » ou « garçon », juste un enfant et une construction multicolore. Et c’est étonnant pour nous aujourd’hui, parce que cette liberté créative, on l’a perdue en chemin (coucou les boîtes de Lego genrées !) Mais elle semble revenir sur le devant de la scène, puisque la marque a rétropédalé des années plus tard (en 2021) en recréant cette publicité iconique des années 80… Pile pour la journée internationale du droit des femmes dites donc ! 

Bref, Lego non genré, Barbie non genrée… Le tout, c’est de comprendre à quel point jouets et stéréotypes sont liés et qu’un gros démêlage s’impose. Pourquoi ? Pour offrir à nos enfants un peu de souplesse, et plus de liberté. Et si la poupée non genrée est une bonne option, on n’a même pas besoin d’aller jusqu’à chercher celle-là spécifiquement dans les rayons. Ne suffirait-il pas uniquement de se payer le luxe d’offrir une poupée, quelle qu’elle soit, à n’importe quel enfant, peu importe son sexe ? Parce que dans le fond, un jouet non genré, c’est juste un jouet. Mais un jouet qu’on n’a pas réservé à telle ou telle tranche de la population d’enfants.
Et si on a tendance à vouloir opter à tout prix pour des jouets neutres (tant dans leurs formats que dans leurs couleurs), la vraie victoire est peut-être ailleurs. Dans le fait, par exemple, d’offrir un jouet parce qu’il a l’air chouette et qu’il plaira à notre Mini passionné par tel ou tel sujet. Peu importe la couleur ou le rayon dans lequel on l’a dégoté après tout. 

Comprendre le lien entre jouet non genré et milieu professionnel

De la salle de jeux à l’open space, il n’y a qu’un pas (et une bonne grosse vingtaine d’années, on en convient 😂)… On rigole, on rigole, mais les deux sont liés. Dingue ? Pas tant que ça. À l’heure où les filières scientifiques galèrent à féminiser un peu leurs rangs, on se dit que tout ça est imbriqué, et on a bien raison ! Or, un petit garçon qui a identifié le rose comme étant une couleur « de filles », aura peu de chances d’aller vers les jouets arborant cette couleur genrée. Idem pour les petites filles par hyper emballées par le bleu… Or, la boîte à outils rose à paillettes est dure à trouver et le microscope est bien trop souvent rangé sur les étagères des « rayons garçon ». Et après on s’étonne que les jeunes filles ne se ruent pas sur les filières scientifiques (STEM, de leur petit nom)… Bonne nouvelle cela dit, le gouvernement prend le problème à bras le corps ! Les jouets scientifiques et les déguisements représentant ces métiers-là ont donc vocation à se dé-genrer. Résultat ? La charte d’engagements volontaires pour une représentation mixte des jouets était née et signée en collaboration avec les acteurs du secteur du jouet. Ouf, il était temps !

Alors, pas si anodin que ça le jouet non genré, hein ? Clairement, les arguments pour les jouets genrés sont inexistants. Nous, on y voit du jeu liberticide, pas mal de sexisme et beaucoup de stéréotypes ! Pas joli joli… On préfère franchement offrir à nos Minis des jouets neutres ou non genrés, pleins de possibilités pour le présent et pour l’avenir. Des jouets libérés de tout le carcan des normes, trop lourdes à gérer quand c’est juste l’heure de jouer ! Pas vous ? En tout cas, n’ayez crainte, les magazines et les jouets des Mini Mondes sont étudiés pour parler et plaire à tout le monde. Sans distinction genrée !

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