La motricité fine chez l’enfant
de 0 à 8 ans

7 février 2023
/
8 minutes
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On aurait tort de penser qu’un enfant commence à développer sa motricité fine en maternelle. Même si on les imagine très bien attablés, une paire de ciseaux à la main, à multiplier les exercices de découpage précis. Sous le regard bienveillant du maître ou de la maîtresse ! S’il est vrai que la motricité fine évolue grâce aux jeux et aux activités qui développent l’habileté et l’agilité des petits muscles des doigts… Son développement démarre dès tout petit ! Bien avant que votre enfant soit en âge de manipuler une paire de ciseaux, d’ailleurs. Et, si on observe un bébé, on remarque qu’il fait usage de ses mains, même si ses mouvements manquent encore de précision et que sa préhension n’est pas parfaite. C’est tout un apprentissage qui va se mettre en place ! Alors, comment travailler la motricité fine ? Et quelles sont les grandes étapes de ce développement psychomoteur ? On fait le point.

Qu’est-ce que la motricité fine ?

Quels sont les différents types de motricité, au juste ? Concentrons-nous sur la globale et la fine, voulez-vous ! La motricité fine, c’est l’ensemble des petits mouvements, des petits gestes effectués par le corps et plus précisément par les mains et les doigts 👋. C’est l’une des composantes de la motricité globale, elle fait partie intégrante du développement de la motricité chez l’enfant. Si se lever, marcher, puis courir, sont des évolutions importantes de la motricité d’un bébé… les gestes fins qui permettent d’attraper des objets, de les empiler, de dessiner et de découper le sont tout autant ! La motricité fine de la main est ce qui permettra à votre tout-petit d’apprendre à manger comme un grand ou à s’habiller, entre autres. (Et ce n’est pas si facile cette affaire de boutonnage !) Bref, à devenir autonome. C’est également un lot de compétences qui permettent à votre Toumini de contrôler ses mouvements. Tenir une cuillère, la porter vers la bouche (et bien viser, merci !), puis faire le chemin inverse vers l’assiette. Mais également lancer une balle, faire une tour de cubes jusqu’au plafond (pardon, on s’emballe…). Ou, un peu plus tard, nouer ses lacets !

Comme pour la motricité globale, la motricité fine suit une évolution constante, par étapes. Chaque enfant y va à son rythme, mais suit un ordre logique dans ses acquisitions. Le contrôle part du centre et va jusqu’aux périphéries du corps. Ce qui explique que l’usage précis des muscles des doigts intervient une fois le tonus du bras suffisant. Pour faire simple : bras, main, doigt. Dans cet ordre-là !

La motricité fine chez le bébé

Avant 3 mois, votre bébé saisit des objets par mouvement réflexe : il empoigne l’index que vous posez dans sa paume, pur réflexe. D’ailleurs, ses gestes ne sont pas plus précis qu’intentionnels ! La vision étant une donnée clé de la motricité fine, il faudra attendre que le nourrisson ait une vision claire de ce qui l’entoure avant de vouloir se mettre à les attraper. Autour de 3 mois, il commence à s’intéresser à ce qui se trouve à proximité et, avant 6 mois, il est capable de passer un objet d’une main à l’autre. Un jeu de motricité fine qui peut l’occuper un bon moment ! Il commence à se rendre compte qu’il peut saisir en se servant de son avant-bras et de sa main : une grosse pince qui s’avère drôlement pratique dites donc !

La pince, la vraie, arrive à maturité autour de 6 à 9 mois : bébé utilise son pouce et son index pour saisir des objets de plus en plus petits (oui, on pense à toi, le petit pois qui finira écrasé entre les doigts). Vers 1 an, votre bout de chou peut tenir une cuillère et l’orienter à peu près correctement. Suivra la rotation du poignet, ultra pratique pour déboucher une bouteille par exemple !

On parle beaucoup d’attraper, mais qu’en est-il de lâcher les objets que bébé a en main ? On pourrait penser que ça coule de source, mais non ! Il pourra lâcher (volontairement) ce qu’il tient une fois la préhension bien contrôlée et la pince pouce-index suffisamment maîtrisée.

Les différentes étapes de la motricité fine chez l’enfant

La motricité fine à 2 ans

Entre 2 et 3 ans, votre Toumini commence à saisir des crayons, à pleine main d’abord. Puis avec les doigts, ensuite. Le voilà donc parti à gribouiller et dessiner, et même à signer ses œuvres (même s’il n’en est pas encore à écrire des lettres, soyons clairs !) Avant 3 ans, il sera capable de s’atteler à une chouette activité de motricité fine : le découpage ! Et, si on reste sur le thème du papier, il est aussi capable de tourner les pages, sans les découper ni les déchirer cette fois…

La motricité fine jusqu’à 5 ans

Entre 3 et 4 ans, c’est parti pour la construction de tour de cubes ou de blocs ! Qu’il peut empiler jusqu’à 10. Ciseaux et crayons sont bien mieux maîtrisés et il est capable de découper de belles bandes de papier bien droites. Sa prise en main (ou devrait-on dire « en doigt ») du crayon est solide et lui permet de dessiner plus précisément. Et même de signer son nom, selon son âge. C’est le début du fameux bonhomme bâton 💛. De 4 à 5 ans, ledit bonhomme se précise et gagne en détail. Votre Mini peut également tenir un pinceau, mais aussi réaliser des formes à la pâte à modeler, qu’il fait rouler dans le creux de sa main. À ce stade, il peut visser, dévisser, boutonner, déboutonner, zipper, dézipper… bref, s’autonomiser !

La motricité fine de 5 à 8 ans

Dès 5 ans, le coloriage gagne en précision, adieu les débordements : il reste dans les lignes ! Votre enfant peut aussi découper des formes précises, comportant des angles (carrés, triangles, etc.). Il peut aussi se lancer dans la folle aventure des origamis, puisqu’il est capable de plier du papier et d’aligner les coins. Vers 6 ans, il peut commencer à apprendre à faire ses lacets ! Mais aussi de boucler une ceinture et de s’habiller sans souci, boutons, zip et rubans ne sont plus un problème pour lui. Entre 7 et 8 ans, la coordination de mouvements s’affine : il peut reproduire des lettres majuscules et minuscules en cursive. Mais aussi découper des formes plus complexes ⭐.

Les activités pour la développer

Qu’il soit particulièrement moteur ou pas, votre enfant développe sa motricité fine dès son plus jeune âge. De nombreux jeux ou activités vont l’aider à la renforcer ! C’est le cas du coloriage, et plus particulièrement lorsqu’il s’agit de crayons de cire. Pourquoi ? Parce que les crayons de couleur (en bois) ou les feutres facilitent le coloriage, en glissant sur la feuille. Tandis que ceux en cire demandent une bonne musculation pour pouvoir être utilisés. Il faudra faire un petit effort supplémentaire pour avoir un joli tracé et ne pas déborder. Un bon exercice d’adresse et de précision ! D’ailleurs, une autre activité qui plait, c’est le découpage ! Alors, ne rangez pas si vite le papier et sortez les ciseaux, en veillant à ce qu’ils aient une taille adaptée à la petite main de votre Mini et un bout rond.

Très utilisée par les professionnels de la petite enfance, la pâte à modeler est une excellente activité pour renforcer la motricité fine. Former des boules bien rondes, utiliser des ustensiles pour découper des formes souples. Mais aussi s’exercer à créer des formes à l’emporte-pièce, aplanir la pâte comme pour faire un boudin ou une pizza… La pâte à modeler cartonne tant sur le plan moteur que sur le plan de la créativité. Un deux en un super sympa !

Autre activité indétrônable : la construction avec des blocs, des cubes ou des briques à encastrer. Bébé commence avec les Duplos et peut ne jamais s’en lasser tant les évolutions sont nombreuses dans la famille Lego ! Plus les briques sont petites, plus l’effort est soutenu. Mais le jeu en vaut la chandelle et le résultat est aussi un excellent boosteur de confiance en soi !

Vous voilà plus au clair sur la motricité fine, son importance dans le développement de votre enfant et son évolution ! Elle s’acquiert par étapes, dès le plus jeune âge, et continue de s’affiner au fil des années. Les loisirs créatifs sont d’ailleurs un très bon moyen de toujours continuer à la travailler, vous pouvez en faire profiter absolument toute la famille. En panne d’inspiration ? N’hésitez pas à aller piocher parmi nos idées d’activités pour l’intérieur : coloriage, bricolage, recettes de cuisine… Tout ce qu’il faut pour faire bouger ses doigts et son entrain !

Comment Aider Mon Enfant à la Travailler La Motricité Fine

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