Théorie et pratique de l’éducation non genrée pour élever ses enfants sans stéréotypes

5 mars 2022
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10 minutes
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Quoi qu’on en dise, notre société nous renvoie en permanence à des stéréotypes de genre, et ce, dès la plus tendre enfance. De plus en plus de parents se posent la question des inégalités qui en découlent et cherchent des alternatives. Beaucoup remettent en cause une société normée et normative. Le bleu et les camions de pompiers pour les garçons. Le rose et les princesses pour les filles. Il était temps de sortir de ces cases, un poil trop étroites tout de même. Si le genre existe, il n’est pas obligatoirement limitant ! Les loisirs et les jeux non genrés sont là pour promouvoir une société plus juste et encourager les enfants à dépasser les limites qui leur sont imposées. Pas toujours facile pour les parents de s’y retrouver ! Il s’agit d’éduquer son enfant tout en étant conscient que la culture qui l’entoure n’est pas neutre. Livres, jouets, chansons… les stéréotypes sexistes guettent un peu partout. Mais on peut déjouer les pièges et faire des choix cohérents avec l’éducation qu’on souhaite inculquer à ses enfants. Sensibiliser les plus jeunes à la question de l’égalité, sortir des sentiers battus et lutter contre les discriminations liées au genre : beau programme ! Mais qu’est-ce que l’éducation non genrée, au juste ? Comment la mettre en pratique et sortir enfin des stéréotypes ? On vous propose des pistes.

L’éducation non genrée : définition

Le but de la manœuvre n’est pas de nier l’existence du sexe assigné à la naissance. Votre enfant naît fille ou garçon et, jusque-là, tout va bien. 

Sexe et genre

Là où ça coince, c’est qu’à la seconde où le sexe de bébé est révélé, le voilà projeté dans des cases. Or, on confond trop facilement sexe et genre. Reprenons ! Le sexe est biologique là où le genre est une identité sexuelle. Et qui dit identité dit construction. Vous l’aurez compris, le genre n’est donc ni plus ni moins qu’une construction sociale. ?️ Mais une construction coriace ! Elle s’ébauche in utero, prend racine lors de la socialisation durant l’enfance et nous poursuit à l’âge adulte. C’est ce qui fait qu’on a tendance, si on n’y fait pas attention, à parler aux petites filles avec une voix légèrement plus aiguë et à leur rappeler combien elles sont jolies. Tandis qu’on encouragera facilement les petits garçons à être plus courageux, plus téméraires. Les clichés vont bon train et on se prend régulièrement les pieds dans le tapis en pensant pourtant bien faire. C’est là qu’arrive à notre rescousse l’éducation non genrée. 

Les bases de l’éducation non genrée

Si on devait la résumer en deux mots, on dirait que l’éducation non genrée offre la même éducation, pour toutes et tous, sans distinctions. Elle permet aux enfants de se construire loin des postulats de la société patriarcale qui ne leur offre que deux rôles à jouer. Soit fille (et donc paillettes, licornes, chatons et rubans roses…), soit garçon (et donc tractopelles, dragons, ballons et baskets bleues…). Loin de tout ça, l’éducation non genrée encourage la créativité, les jeux décomplexés, la mixité et l’égalité. Un enfant à qui on n’a pas imposé de carcans stéréotypés dès la naissance a plus de chance de devenir un adulte libre de ses convictions. Un adulte qui aura su se construire sur des bases égalitaires, sans subir les clichés genrés. Bref, un adulte bien dans ses baskets, s’emparant des questions de masculin et de féminin sans biais sexiste. 

Comment éduquer de façon non genrée ses enfants ?

Pas si simple, en tant que parents, de naviguer entre pédagogie et réalité de terrain. Vous pourrez vous servir des conseils qui suivent comme d’une boussole les jours de tempête !

  • Encouragez et tolérez les mêmes comportements. Oubliez l’idée que les petits garçons sont naturellement plus remuants que les petites filles.
  • Offrez aux filles les mêmes vêtements amples (et avec des poches !) qu’aux garçons. Le confort et la liberté de mouvement, pour tous. 
  • Évitez de voir les filles comme des êtres fragiles et les garçons comme des casse-cous tout-terrain et essayez de les prendre pour ce qu’ils sont : des enfants. Point.
  • Laissez vos rejetons être maîtres de leurs choix en leur proposant une grande variété de jeux, jouets, loisirs et lecture. 
  • Ayez les mêmes attentes, quel que soit le sexe de votre enfant. Ne poussez pas votre fille à constamment chercher la protection, mais favorisez son indépendance : l’ambition n’est pas sexuée ?. 
  • Montrez l’exemple en évitant de genrer les tâches à la maison (allez hop, pied de nez aux conventions, bricolage pour maman et repassage pour papa !)
  • Faites attention aux phrases répétées par habitude, aux mots passés dans le langage courant. « Chochotte » et « garçon manqué » sont à proscrire. On arrêtera aussi d’utiliser « l’heure des mamans » pour parler de sortie d’école !

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Sortir des stéréotypes de genre

Avant 4 ans, votre enfant n’a pas conscience des attentes sociales liées à son sexe. Clairement, le genre peut attendre ! Et ensuite ? Par socialisation, il ou elle va se conformer au rôle qui lui est imposé. Sauf si vous y prenez garde !

Le rose et le bleu

Non, ce n’est pas un mauvais remake du roman de Stendhal. Le rose et le bleu, c’est le résultat qui découle de la binarité des genres et dont notre société s’est emparée pour nous vendre des objets codifiés. Voyez donc la limite franche entre les jouets dits « de filles » et ceux dits « de garçons » dans les magasins… Deux univers qu’on oppose arbitrairement, séparés de manière ultra rigide. Pas facile pour vos enfants de naviguer au milieu de tout ça ! Mais il vous suffit d’être conscient de la toxicité des stéréotypes de genre pour les aider à sortir de ces clichés, particulièrement frappants au rayon jouets ! Rappelez-leur si besoin que rose et bleu n’ont pas toujours été attribués au genre qu’ils s’imaginent. Le rose, proche parent du rouge (symbole de pouvoir, d’autorité et de guerre), fut longtemps la couleur des garçons. Tandis que le bleu (rappelant le drapé bleu de la Vierge) était vu comme une couleur féminine. L’inversement s’amorce à la fin du moyen âge et se stabilise au 19e, preuve que chaque époque a ses codes arbitraires… Et qu’on n’est pas tenus de les suivre à la lettre !

Sexiste, la cour de récré ?

Dans la cour de récré, les filles jouent à la marge… Heureusement, la sensibilisation fait son chemin et les choses bougent. Aménagements non genrés, couleurs neutres : les écoles récentes font preuve d’ingéniosité. Objectif numéro un, repenser le terrain de foot, trop souvent placé en plein milieu de la cour… Excluant de fait tous les élèves qui ne participent pas aux matchs. C’est-à-dire, les filles (bien souvent), mais également les garçons moins sportifs, réservés ou porteurs de handicaps physiques. Trop généralement relégué en périphérie de la cour, tout ce petit monde est privé d’accès à une importante surface de jeux. Une injustice qui peut être corrigée dès lors que les écoles acceptent de repenser l’espace en le rendant inclusif. Et c’est d’autant plus important que la cour de récré est le premier espace public auquel les enfants sont confrontés. Or, les filles ne peuvent ni courir, ni profiter de cet espace dans toute sa largeur, ni faire de grands jeux ou se dépenser physiquement… Elles s’habituent à mettre en place des stratégies d’évitement (pour ne pas recevoir la balle) et à être mises à l’écart. Une prise de conscience qui mérite d’être partagée afin de changer nos perspectives à grande échelle !

Faire le choix de livres et jouets non genrés

Les livres et les jouets participent au renforcement des clichés sexistes, parfois de façon insidieuse. Pas de fatalité ici non plus, il suffit d’avoir l’œil ! 

Les travers sexistes de la littérature jeunesse

En tant que parents, vous pouvez faire le choix de sortir de la voie toute tracée et d’emprunter des chemins de traverse. Scrutez les histoires que vous racontez à vos enfants et faites attention aux messages qu’elles véhiculent. Les représentations y sont-elles sexistes ? Le héros de l’histoire est-il toujours au masculin ? La maman du récit est-elle toujours décrite à faire des gâteaux dans la cuisine ? Autorisez-vous à être particulièrement vigilant et à faire du tri dans les lectures proposées à vos enfants. D’autant qu’il existe aujourd’hui bon nombre de livres non genrées. Fouillez dans les rayons en refermant rapidement ceux qui prônent encore une division des rôles trop classique. Et si votre libraire commence par vous demander si le livre que vous cherchez est destiné à un garçon ou à une fille, fuyez !

Bien jouer, pour bien grandir

Lorsqu’ils sont petits et pas encore forcément prescripteurs, offrez à vos enfants un panel de jouets divers. Poupons, jeux de construction, engins divers et jouets d’imitation : il faut de tout, pour tout le monde ! Les rayons de jouets ne sont pas franchement féministes et ne prônent pas encore l’égalité des chances. Heureusement, vous avez votre mot à dire et des choix à faire en connaissance de cause ! Chez les ? Mini Mondes ?, les jouets en plastique recyclés sont non genrés, pour offrir le meilleur aux enfants sans distinction ! Parce que bon… Des histoires de princesses à sauver et de valeureux pompiers super costauds… très peu pour nous ! Les jouets et les histoires des Mini Mondes sont inclusifs et font la part belle à l’imagination et aux voyages ! Le tout, sans stéréotype aucun.

Opter pour une éducation non genrée, c’est laisser libre cours à la créativité, aux émotions et à la personnalité de son enfant. C’est envisager un monde plus égalitaire, en gommant les codes arbitraires qui nous sont imposés à tous. C’est encourager le féminisme et l’inclusivité en évitant de se conformer à une éducation sexuée. Bref, c’est donner les mêmes chances aux filles qu’aux garçons et c’est un enjeu majeur de notre société encore trop rigide ! Les stéréotypes de genre sont encore bien présents dans notre quotidien, mais avec les bons réflexes, il est possible de les contourner. Ou carrément de les combattre. Pas toujours facile de s’éloigner de ce qui nous a été inculqué, mais pas impossible non plus. En avoir conscience est une première étape ! Soyez assurés dans tous les cas que la boutique des Mini Mondes est sans risques : impossible que se tromper. Vous n’y trouverez que des jeux, livres et accessoires non genrés, bien pensés, au contenu étudié pour vos Minis ! Parce qu’on a foi en ces futures générations et qu’on a souhaité leur donner les (bonnes) clefs ?.

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